Contexte: Villa Médicis, 2012
Impression: Art & caractère
Description: 9×15 cm, 32 pages
Ce livre est un recueil de poésie, un objet clos en écho à la thématique des murs. Le recueil a été écrit de façon quasi prémonitoire par James Noël juste avant l’effondrement d’un des murs de la Villa Medicis. Les résidus du mur écroulé figurent sur la double couverture. Le texte est enserré entre ces deux couvertures assez rigides; le livre s’ouvre seul et cela constitue de fait un appel vers l’intérieur. Le texte français, ferré à gauche, cohabite avec sa traduction en italien, avec une sorte de fissure entre les deux langues. La langue italienne est adossée typographiquement à la langue française, dans la logique du processus de traduction, la langue originale constituant le pilier de l’autre. Les fissures sont formées par le rythme des mots. J’ai modifié la typographie Century en plaçant des petits ronds au centre de la lettre, ce qui créé une continuité visuelle, comme une enfilade de perles, propre à l’écriture poétique. Le choix des matières est lié à la question des murs de pierre et murs romains: les encres fluorescentes évoquent la signalétique des chantiers, et les graffs qui s’inscrivent souvent en contraste avec la pierre. L’écriture de James Noël possède une énergie particulière, qui appelle la lumière, présente ici dans les encres et le bleu ciel estampé sur la couverture.
This book is a collection of poetry, a confined object, echoing the symbol of the walls. It was written by James Christmas, who somehow had an early premonition of the collapse of the walls of the Villa Medicis, which came to happen shortly thereafter. Residue of the fallen wall are on the double cover. The text is quite a snug fit between the fairly hard covers; the book opens on its own, enticing the the reader to venture inside. The French text, coexists with its translation in Italian, with a fissure separating both languages. The Italian text follows the French version, typographically, following the order and logic of the translation process. The original language is the foundation for the other. The cracks are formed by the rhythm of the words. I modified the Century typeface by placing small dots in the center of each letter, creating a visual continuity, like a string of pearls, like words in a poem. The choice of materials was inspired by stone walls, Roman walls in particular: fluorescent inks evoke the signs one encounters at the original sites, as well as graffiti, which often creates stark contrast to the old stones. James Christmas’ text has a singular energy, which calls forth the light, present here in the inks and sky blue lettering embossed on the cover.