Encroyable

Contexte: Festival de Chaumont, 2009
Scénographie: Grégoire Romanet
Photographies: Grégoire Romanet

L’Encroyable était le lieu de restitution de ma résidence à Chaumont, tout autant qu’un espace de convivialité. Il est né d’un «fantasme»: celui d’une poétisation éphémère et hors échelle de l’impression. Conçu avec Grégoire Romanet pour la scénographie, l’Encroyable s’apparente à une feuille blanche de 300 m² peinte au sol, sur laquelle est disposé un mobilier un peu spécial: bar(re)s chromatiques, banc de coupe, kiosque-hirondelle… L’espace vierge au centre est une piste de danse. Les codes techniques de l’imprimerie ont été convoqués en référence aux problématiques abordées pendant la résidence, tout autant qu’ils constituent un dénominateur commun pour les graphistes. Cet espace imprime les pas des visiteurs au rythme des rencontres, conférences et soirées du Festival. Le kiosque-hirondelle ouvre ses volets tous les matins pour présenter les travaux créés pendant la résidence, reliés ensemble dans de grands livres et attachés à la table par des signets de soie géants. Le soir, les volets se referment et l’hirondelle s’inscrit comme un «volume» au sens propre (ce mot étant écrit sur les volets). Le point d’orgue de cette installation a été la soirée au cours de laquelle Andrew Sharpley a joué une musique inédite composée à partir de sons d’imprimerie, une poétisation d’un élément prosaïque du graphisme, décontextualisé. L’impression expérimentale du mot «encroyable», filmée par Sacha Léopold, a fait office de générique hypnotique.

The Encroyable [Inkredible] was the restitution of my residence in Chaumont, as well as a convivial space. It started as a “fantasy”: an out of scale and ephemeral poetry on printing. Designed with Grégoire Romanet, the Inkredible was a 300 m² white sheet painted on the floor, on which was displayed a special furniture: a chromatic bar, cutting benches, kiosk… The blank space in the center was used as a dance floor. All these printing codes were presented as references to issues worked on during my residency, they are also usual elements for graphic designers. The public’s steps print this blank page at the rhythm of encounters, lectures and other Festival’s events. Every morning, the kiosk opened its doors to showcase the work I created during the residency. They were all bounded together in large books and connected to the table thanks to giant silk bookmarks. At night, the shutters were closed changing the kiosk into a “volume”, quite literally (this word was also printed on the shutters). The most epic moment of this installation was the evening during which Andrew Sharpley played an original music composed from printing sounds he had recorded; a poetic way to picture and decontextualized of a prosaic moment of graphic design. The experimental printing of the word “encroyable” filmed by Sacha Léopold, was used as an hypnotic generic.